du 22 avril au 16 mai 2010
Barbara Lerch dessine patiemment au feutre et au crayon des motifs régis par le hasard telle une écriture automatique de la pensée en intégrant des notions de temporalité, de durée et d’infini. L'accrochage sera composé d’une succession de dessins monumentaux qui formeront une fresque discontinue sur l'ensemble des espaces de la galerie.
Dérives à partir d’un motif, issu de dessins d’observation de vêtements entassés.
Ce travail intègre la notion de temporalité, la durée de
réalisation d’un dessin, accentuée par la précision, les détails. Il découle
d’un rituel, le remplissage d’une feuille de variations d’un même motif
indéfiniment. C’est un processus : débuter avec des dessins d’observation à
partir de modèles réels, pour ensuite s’en servir de bases pour réaliser
des dessins abstraits. Je jongle avec le motif figuratif qui peut
tendre vers des formes abstraites. Des formes qui s’enchevêtrent, par la
ligne et le trait qui cheminent dans l’espace du support évoquant la
cartographie, la trame. Je
dessine comme on tricote, maille après maille. Ainsi se créent le pli, la
maille, le tissage et le patchwork. Par superposition et accumulation d’un
motif, je m’interroge sur la densité, la concentration et la saturation. Cela
débouche sur des all over uniformes ou à l’inverse sur le blanc, les réserves
du support ou encore sur la disparition du motif en légèretés et empreintes
diffuses. L’introduction de la couleur de manière intuitive complexifie
les questions de proportion et de densité en s’articulant avec l’utilisation de
multiples techniques (encres diverses, café, feutres, crayon à papier). Cette
accumulation, ce brouillage est diffusé aléatoirement dans la feuille, comme le
fil de ma pensée et de ma concentration… Ce travail est une recherche
vouée à continuer d’évoluer, surement encore au moyen d’allers-retours.
Indéfiniment ou presque, jusqu’à l’épuisement de cette tension, jusqu’à
l’aboutissement, l’apaisement d’un besoin.
Barbara Lerch (2010)