Can I kick it ?
du 17 novembre au 11 décembre 2010
Benjamin TRIOULEYRE, jeune artiste plasticien, manipule les
matières visuelle et sonore pour tenter d’en dévoiler les liens souvent
imperceptibles. Par des allers-retours continuels entre le dessin, le son, les
installations et les performances, son travail se nourrit de l’espace dans
lequel il est présenté. Expériences sensorielles où le public est parfois
invité à activer les dispositifs, les œuvres de Benjamin Triouleyre s’attachent
à mettre en avant le processus comme essence de création.
C’est sa pratique de la musique, en parallèle de ses
activités plastiques, qui l’a conduit très naturellement à s’interroger sur la
relation qu’il entretenait avec ces deux médiums. Benjamin Triouleyre poursuit
ses recherches tout à la fois dans une pratique personnelle et collective par
sa participation à de nombreux projets à géométrie variable. Qu’il s’agisse de
la réalisation d’œuvres avec d’autres artistes ou de collaborations à des
laboratoires de recherche avec .CORP, !RAW ou encore NIGATSU, il développe un
travail définitivement transdisciplinaire. Effeuillant la matière sonore pour
en extraire son unicité, la démarche de Benjamin Triouleyre
s’inscrit dans la continuité de celle d’artistes tels que Christian
Marclay, André Avelas ou encore Steve Roden.
Le titre de son exposition présentée à l’Assaut de la
Menuiserie, Can I kick it ?, au-delà de sa référence au tube hip-hop du
groupe A Tribe Called Quest, illustre le combat de l’artiste pour manipuler la
matière sonore et l’arracher de son cadre habituel. Il remet en question notre
rapport au son en le suggérant plutôt qu’en le diffusant. L’artiste nous invite
ainsi à utiliser notre imaginaire et créer notre propre bande son de
l’exposition, plutôt que de nous l’imposer. Dans une société où le son (de la
télévision, de la radio, du lecteur mp3, du téléphone,…) est omniprésent, et
alors même qu’il est l’élément central de ce travail, l’artiste nous offre un
temps de pause où l’on choisit ce que l’on a envie d’entendre. Monstration du
son, déconstruction des codes de représentation et immersion dans des espaces
sensoriels sont autant de procédés conduisant le visiteur à réenvisager sa
relation au sonore.
Fanny Martin (2010)